Cette œuvre propose un dialogue et un point d’observation décalé: le spectre de la présence à l’absence.
Elle est à la fois vie, mort, trace, mémoire et souvenir. Et à la fois une initiation au silence et à la contemplation. Elle vise à apporter une réflexion sur l’existence même de l’être humain par le biais d’un sujet qui est aujourd’hui un point d’actualité qui a finalement traversé tous les temps. À toutes les époques, la migration là où elle devait traverser la mer eut son lot de disparus engloutis pas les eaux, dilués.
L’année 2018 a vu disparaître dans la traversée de la mer méditerranée 2262 personnes. Leur sang s’est mêlé aux eaux. Il a teinté de sang et laissé son empreinte dans ces eaux.
Nous sommes confrontés à la fois à la trace et à l’absence de trace. À la trace orpheline. À une présence existante et inexistante à la fois, aux vestiges imperceptibles. Nous sommes immergés comme eux dans une dimension atemporelle, dans l’incommensurabilité́ du drame. L’engloutissement est un passage incognito qui échappe à notre regard, avec une perte d’identité et une absence de matérialité. Cette œuvre propose de se positionner comme une représentation de cette trace et de rendre visible cet anonymat. Elle se propose d’être le silence qui nous lie à ces êtres disparus. Elle se propose d’être une résonance et nous savons bien que les résonances dépassent souvent les distances temporelles et géographiques.
A.S.
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